Séminaire externe : André Buret


Séance du vendredi 16 janvier 2015, 11:00 - 12:00,
IEMN, salle du conseil

Nouvelles technologies pour l’étude des relations hôtes-microbes dans les infections avec Giardia

André Buret
University of Calgary

Les mécanismes de pathophysiologie lors d’infections avec Giardia restent mal connus. Les infections aigues sont associées avec des diminutions de la réponse inflammatoire pour des raisons inconnues. De plus, Giardia, comme le font plusieurs autres entéropathogènes, cause des complications intestinales chroniques du genre Syndrome de l’Intestin Irritable (SII) par des procédés qui restent à être découverts. Nos recherches visent à identifier les mécanismes par lesquels Giardia peut moduler l’inflammation aigüe, et causer un SII longtemps après l’élimination du parasite, dans le but de développer de nouvelles approches thérapeutiques. Nous avons découvert que le parasite, par l’intermédiaire de ses cathepsines B protéolytiques, était capable de désactiver CXCL8, une cytokine pro-inflammatoire clé. Cet effet diminue la réponse inflammatoire dans l’intestin de souris exposées aux toxines de Clostridium difficile, ainsi que dans des biopsies intestinales de patients atteints par la maladie de Crohn. Durant la phase aigüe de l’infection, Giardia modifie les biofilms du microbiote intestinal humain, ce qui provoque, même en l’absence du parasite, une augmentation de la perméabilité épithéliale et de la translocation de bactéries planctoniques relâchées par les biofilms du microbiote. Giardia induit également des réponses pro-inflammatoires dans l’intestin de souris “Germ-free”.

Ces résultats indiquent que Giardia bloque les réponses inflammatoires lors de la phase aigüe de l’infection et déstabilise le microbiote intestinal. Après l’élimination du parasite, l’hôte montre une réponse inflammatoire contre son propre microbiote dysbiotique, un effet qui produit le développement de SII. Nous avons synthétisé de nouvelles molécules thérapeutiques capables de libérer du sulfure d’hydrogène qui semblent aptes à stabiliser les biofilms de microbiotes humains.